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Nous voilà sur la ligne de départ avec Mick, le vendredi 23 août à 6h00. Le ton est donné par le speaker 30 secondes avant le coup de pétard : "J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle : la mauvaise, c'est que 50% d'entre vous abandonneront (il a eu raison !), la bonne, c'est que les 50% restants seront fiers de l'exploit accompli et verront cette fierté dans les yeux de leur famille, c'est ce qui doit vous faire avancer pendant 149 km !" 

Un gros frisson pour ce départ car avec Mick on sait très bien que le challenge est encore plus relevé que sur la Diagonale ou sur le Grand Raid des Pyrénées...

 

Enfin nous voilà dans l'aventure...et je dois dire que la course s'est plutôt très bien passée ! De loin mon ultra le plus abouti en terme de gestion, je n'ai jamais eu de gros coup de mou, jamais eu d'idées noires et d'envie d'abandon, pas d’hallucinations pendants les nuits (je me rappelle encore le GRP où j'ai cru tomber nez à nez avec un homme pendu...). 

J'ai respecté mes temps de passage au quart d'heure près (chrono final en 43h20 alors que je prévoyais de faire 44h).

La grosse difficulté de cette course, c'est sa technicité. Les 100 premiers kilomètres sont un enchaînement de montées et descentes, très souvent dans des pierriers qui empêchent de progresser "rapidement" et demandent une attention de tous les instants pour éviter "de se faire une cheville". Mais étonnamment, je me suis sentais bien dans les descentes où je doublais systématiquement pas mal de monde. C'est pourtant pas notre Bretagne qui nous entraîne à cet exercice mais l’expérience des ultras à la montagne commence à payer ! 

Sur ces 100 premiers km, il était impossible de croiser nos proches car les ravitaillements étaient en haute altitude (dont 40 km de suite au dessus de 2000m) et demandais parfois plusieurs heures de marche. Ma femme est très courageuse mais avec 2 petits gars de 1 et 3 ans, ça devient injouable. 

Mais j'ai pu les voir sur la 2ème base de vie, et ça fait un bien fou ! La dernière partie du parcours est plus accessible et j'ai pu les voir 2 autres fois et à l'arrivée.

Je tiens à souligner une chose à ce propos : j'ai la chance de partager cette aventure avec ma famille car Marie (ma femme) fait des pieds et des mains pour que les gars suivent le rythme : dodo dans la voiture, repas dans le coffre, changement de couche sur le siège passager... Pour eux, c'est tout aussi fatigant, mais vivre ces aventures à 4, c'est surement ce qui fait notre force et la réussite de tels projets. Le fait de savoir que toute la famille m'attendais au km 105 m'a donné un objectif intermédiaire et c'est extrêmement important de pouvoir découper la course quand elle dure autant de temps.

 

La fin de course s'est aussi bien passée, j'ai espéré un moment accrocher le top 100 et je me suis permit d'accélérer sur les 30 derniers km mais au final nous terminons 105 et 106ème avec Mick, encore une fois main dans la main, en 43h20 avec des souvenirs plein la tête. 

Et oui, nous finissons une fois de + ensemble, on se croisait souvent aux ravitaillements et on a rapidement vu qu'il était probable que l'on termine ensemble. Encore un beau travail d'équipe ! Nous faisons sonner la fameuse cloche d'arrivée vers 1h30 du matin et qui est là pour nous accueillir : Marie !! 

 

Cette course ne ressemble à aucune autre : les blocs de pierres, les rochers, par moment c'est de l'escalade...mais ces efforts sont récompensés par des paysages à couper le souffle ! Le passage au sommet de la chaîne de Belledonne (croix de Belledonne) est superbe, très impressionnant avec un 360° sur les Alpes. 

Et que dire du coucher de soleil sur la face italienne du Mont Blanc au dernier sommet. Le plus haut sommet des Alpes qui passe du blanc au rose au dessus des nuages...c'est juste incroyable.

 

Grâce au soutien de Spirit of Saint Malo, nous allons pouvoir reverser 1000€ à Alicia et Julien, les parents de Emma et Hugo atteints de la maladie de San Filippo. Nous espérons que cette somme contribuera à les aider un minimum dans leur combat quotidien. 

Nous avons hâte de rencontrer toute leur famille à Dinard mi janvier, pour leur faire profiter des bons côtés de la vie près de la mer et les éloigner temporairement de la maladie. Ce fut un plaisir immense que de courir pour eux, d'essayer de récolter des fonds pour la recherche contre ces maladies.

 

Après une saison 2019 bien remplie, j'attends impatiemment, à nouveau, le tirage au sort pour l'UTMB pour savoir si, enfin, je participerai à cette course mythique en 2020, le sommet mondial de l'ultra trail, le RDV annuel de dizaines de champions venus des quatre coins du monde. Et si la chance me sourit, j'aurai une furieuse envie de passer un cap sur ultra et de ne pas faire de la figuration :) :)